Event management

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Relance de l'événementiel: quelles sont les mesures sur la table?

Relance de l'événementiel: quelles sont les mesures sur la table?

09 avril 2020

Les pouvoirs publics ont rapidement pris des mesures pour permettre aux entreprises et indépendants de survivre à la crise. Une excellente chose mais… Ces mesures suffiront-elles pour sauver l'événementiel? Et que faire pour relancer l'ensemble de la filière à l'issue du confinement? Voici les pistes avancées…

Bruno Schaubroeck était jusqu'il y a peu CEO de l'agence événementielle We Make You Happy. Aujourd'hui porte-parole de la Corona Event Sector Taskforce*, ses journées sont actuellement très chargées. Entre les nombreux appels téléphoniques et vidéoconférences, il nous dresse un état des lieux des demandes adressées par les associations sectorielles aux autorités.

Mesures structurelles

Ces dernières semaines, les gouvernements régionaux et le fédéral ont annoncé un certain nombre de mesures destinées à soulager les entreprises et indépendants. Chômage temporaire, possibilité de reporter les remboursements de crédits, prime compensatoire unique variant de 3 000 à 5 000 euros selon les régions en cas de perte de chiffre d'affaires, aides aux indépendants à titres principal et complémentaire,... De l'avis de tous, ces dispositions prises rapidement sont louables. Mais pour l'événementiel, il faut aller plus loin.

"Les mesures qui ont été prises sont de bonnes mesures", explique Bruno Schaubroeck. "Pour certains acteurs, cela représente déjà un début de solution. Mais il faut faire plus. Notre secteur a été le tout premier à être mis à l’arrêt par cette crise, et nous sommes conscients qu'il faudra un certain temps avant que nous soyons à nouveau opérationnels. Nous devons ici être réalistes. C'est pourquoi nous demandons des mesures structurelles, avec lesquelles nous espérons pouvoir relancer l'ensemble du secteur. Soyons clairs: nous ne demandons pas simplement de l'argent. Les autorités ne disposent d'ailleurs pas des fonds nécessaires pour résoudre les problèmes de tout le monde. Par contre, les pouvoirs publics peuvent nous aider d'autres façons."

Maintenir les équipes intactes

Les questions du secteur événementiel ont été regroupées dans un document détaillé, transmis aux autorités cette semaine. Il couvre trois aspects différents. Le premier concerne le personnel: "les événements sont un ‘people business’. La valeur d'une agence événementielle – et de toutes les entreprises de notre secteur - est souvent liée à son équipe. Les autorités doivent nous faciliter la tâche pour assurer la survie des entreprises et le maintien de toutes ces équipes. C'est pourquoi nous demandons une prolongation du chômage technique jusqu'à la fin de l'année 2020, voire peut-être même plus loin. Pourquoi? Parce que nous sommes convaincus qu'il faudra beaucoup de temps avant que le secteur retrouve sa vitesse de croisière. Nous aimerions également que le égime de mise à disposition des travailleurs soit étendu à notre secteur. Il permettrait à nos entreprises d'échanger plus facilement du personnel pour soutenir leurs projets mutuels." 

Dompter la crise ‘tout en travaillant’

Le secteur souhaite également voir une série de mesures fiscales se concrétiser. "Nous pensons qu'à travers la fiscalité, nous pourrions revitaliser le secteur au sens large. Si les clients corporate peuvent bénéficier d’une déductibilité à 100 ou 120% de leurs événements internes (destinés à leur propre personnel, ndlr), ils trouveraient dans cette mesure une excellente raison de recommencer à rassembler et fédérer leurs propres équipes.

Nous sommes également convaincus qu’un système "Carry Back" (un système permettant de compenser la perte fiscale d'un exercice peut par les bénéfices des exercices précédents, ndlr.), tel qu’il est appliqué dans le secteur de l'agriculture pour compenser les mauvaises saisons, pourrait aider notre secteur. En fait, notre secteur a lui aussi un caractère saisonnier, avec le printemps, l'été et l'automne. Or, deux de ces saisons sont d’ores et déjà perdues cette année. Ces mesures fiscales nous aideraient à sortir de la crise ‘tout en travaillant’."

Le bon exemple

Pour le troisième volet, la taskforce interpelle les pouvoirs publics dans leur rôle de client. "Les autorités sont des clients importants du secteur événementiel. Elles nous aideraient en montrant le bon exemple et en adoptant une attitude proactive. Nous demandons donc que les appels d'offres prévus soient lancés le plus rapidement possible, et que les contrats en cours soient soigneusement respectés et réglés."

Relance du secteur

La Corona Event Sector Taskforce continuera également à défendre ces mesures indispensables auprès des autorités au cours des prochaines semaines.

"Nous sommes conscients que la priorité actuelle des pouvoirs publics est avant tout sanitaire. Mais dès qu'elle sera sous contrôle, nous devrons nous efforcer de relancer notre secteur le plus rapidement possible. Nous pensons qu'avec les mesures proposées, l'ensemble du secteur pourra se remettre au travail rapidement. Les demandes que nous avons adressées aux gouvernements ont été regroupées dans un dossier très solide. Toutes les mesures que nous proposons sont largement étayées, tant sur le plan juridique qu'en termes de ressources humaines. Nous entretenons désormais des contacts étroits avec les différents cabinets ministériels, et nous continuerons à nous battre pour notre secteur", conclut Bruno Schaubroeck.

La Corona Event Sector Taskforce réunit les représentants des associations ACC Belgium (agences événementielles), Besa (fournisseurs événementiels), Febelux (foires & salons) et Becas (Traiteurs événementiels). Son objectif est d'aider concrètement le secteur événementiel belge à faire face à la crise du Covid-19. L'évolution de son travail peut être suivi ici.

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