Effet domino dans le secteur événementiel : plus de 2500 sous-traitants impactés
10 avril 2020Les agences événementielles belges sont directement touchées par les nombreuses annulations entraînées par la crise du coronavirus. Mais en marge de cela, une multitude de sous-traitants subissent eux aussi des dommages. C’est ce qu’a révélé la deuxième vague de résultats de la grande enquête organisée ces dernières semaines au sein du secteur.
Le centre d'expertise Public Impact de la Haute-école KdG a organisé un sondage national à la fin du mois de mars 2020. Il a été réalisé à l'initiative du magazine sectoriel Experience Magazine et des associations ACC Belgium, BESA, BECAS et Febelux, avec le soutien de Toerisme Vlaanderen et EventFlanders. L'enquête a sondé 1.119 professionnels du secteur événementiel, réalisant au moins 50% de leur chiffre d'affaires grâce à l'organisation d'événements, la prestation de services événementiels et/ou l'accueil d'événements, conférences, salons, festivals, incentives et/ou réunions d'affaires.
Effet domino dans l'événementiel: la crise se propage de l'organisateur aux nombreux prestataires
L'organisation d'un événement va bien au-delà de la réservation d'un lieu, d'un DJ et d'une agence de sécurité. Le report ou l'annulation d'événements génère un effet domino qui affecte l'ensemble de la filière événementielle. La crise du coronavirus impacte donc non seulement les organisateurs, mais frappe aussi lourdement plus de 2 500 prestataires belges.
Le budget en personnel affecté aux prestataires de services par un organisateur d'événements est en moyenne de 51%. À lui seul, ce budget confirme cet important effet domino. Lors d'un événement, un organisateur fait en moyenne appel à 9 prestataires de services (Chiffres obtenus lors d'une étude menée en 2018 par le centre d'expertise Public Impact de KdG). Parmi les 900 prestataires sondés, les entreprises proposant des services audiovisuels forment de loin le groupe le plus important: pas moins d'un prestataire sur 10. On notera par ailleurs qu'un peu moins de la moitié des prestataires (48%) travaillent dans ce secteur à titre d'indépendant freelance (cf. Graphique 1). Ils sont dès lors les plus lourdement touchés par les reports et annulations d'événements.
Quid des festivals de musique et de leurs prestataires?
Près d'un tiers des organisateurs d'événements (29%) sont également organisateurs de festivals (cf. Graphique 2). En 2019, les sociétés qui organisent exclusivement des festivals de musique (8%) ont réalisé un chiffre d'affaires individuel supérieur à 13,7 millions d'euros. C'est presque 4 fois plus que le chiffre d'affaires moyen (3,6 millions d'euros) des organisateurs, quel que soit la typologie des événements qu'ils organisent.
Plus que les autres organisateurs, les organisateurs de festivals de musique font appel à des prestataires de service. La majeure partie du budget en personnel d'un organisateur de festival est en effet affectée à la rémunération de ses prestataires (70%). Seuls 16% de leur budget revient à leur propre personnel.
En Belgique, l'événementiel B2B génère les rentrées les plus importantes
Le secteur de l'événementiel B2C est le plus visible. Pensons aux festivals et aux manifestations sportives. Ce sondage national montre toutefois qu'il y a davantage d'entreprises actives dans le secteur événementiel B2B que dans le B2C. Le B2B est non seulement plus important en termes d'activité, mais aussi de chiffre d'affaires. Le secteur B2B est considéré comme la première source de chiffre d'affaires annuel par les organisateurs et les prestataires.
Plus de 7 entreprises sur 10 organisent des événements dans le segment B2B, contre 6 entreprises sur 10 dans le secteur B2C. Pas moins de 9 prestataires sur 10 sont impliqués dans l'organisation de ces événements B2B.
Parmi l'ensemble des organisateurs d'événements, pas moins de 6 sur 10 organisent des événements d'entreprise (58%). D'autres événements B2B, tels que des meetings & conférences (51%) ou des soirées d'entreprise (42%), sont également gérées par de nombreux organisateurs d'événements (cf. Graphique 2).
Le 2 avril dernier, le centre d'expertise avait déjà communiqué les données suivantes concernant le secteur événementiel:
-une perte de chiffre d'affaires attendue de 54% en 2020 par rapport à 2019 pour l'ensemble de la filière;
-une perte de chiffre d'affaires attendue de 1,3 milliard d'euros pour les organisateurs d'événements;
-une perte de chiffre d'affaires attendue de 3,6 milliards d'euros pour les prestataires de services;
-9 entreprises sur 10 estiment que dans la situation actuelle, elles seront confrontées à de sérieux problèmes financiers dans un délai de 6 mois;
-le secteur événementiel belge emploie 80 000 personnes et totalise plus de 3 200 entreprises pour près de 77 000 événements organisés chaque année.