"Notre secteur a besoin d'un calendrier précis"
16 avril 2020Le secteur événementiel est constitué d'entreprises très diverses, tant en termes de structure que de taille. Cela signifie que les mesures d’aide annoncées par les autorités ne seront pas aussi efficaces pour chaque entreprise. En compagnie de Bart Vandendooren, CEO de Gourmet Invent, nous avons examiné ce que représentent les mesures d’aide actuelles pour son entreprise et ce dont le secteur a encore besoin.
2020 promettait d'être une bonne année pour Gourmet Invent. L'entreprise allait profiter de plus en plus de la collaboration au sein du groupe Compass, son agenda débordait de beaux événements et un déménagement vers de nouvelles installations était prévu. Le coronavirus est cependant venu mettre des bâtons dans les roues.
Éviter les licenciements
Comme pour la plupart des collègues, les activités de Gourmet Invent se sont presque totalement arrêtées en quelques jours. Un défi énorme pour une entreprise qui emploie 60 personnes. Une aide des autorités est donc plus que bienvenue. "La prime de 3.000 euros s’apparente évidemment à une goutte d'eau dans l'océan. Quand on sait que nous réalisons un chiffre d'affaires de 12,5 millions d'euros, et que nous nous attendons à une perte de chiffre d'affaires d'au moins 50%, ce montant s’avère naturellement négligeable. Ce qui nous aide par contre énormément, c'est le chômage technique pour nos collaborateurs. Si nous n'avions pas eu cette possibilité, nous n’aurions pas eu d’autre choix que de procéder à des licenciements. Ce qui, évidemment, aurait été encore bien pire. Mais nous nous rendons compte que nos collaborateurs ne pourront pas supporter cette situation longtemps."
Besoin de clarté
Gourmet Invent espère pouvoir se remettre à l’ouvrage le plus rapidement possible. "Je demande en fait que l'on clarifie le plus vite possible la date à laquelle nous pourrons redémarrer. Nous avons été le premier secteur à être touché et nous serons également le dernier à bénéficier d’un assouplissement des mesures actuelles. Plus vite nous aurons des précisions sur le calendrier et les nouvelles mesures qui l'accompagneront, mieux nous serons en mesure de nous organiser en interne."
Un coup de pouce pour le secteur
Bart Vandendooren espère également des mesures d’aide supplémentaires, comme le préconise la coalition des fédérations sectorielles, dont fait également partie BECAS. "Je pense ici à une réduction du taux de TVA, ne fut-ce que temporairement. Mais une déductibilité à 100% des événements d'entreprise pourrait également donner un coup de pouce. Il en va de même pour l'hospitality, qui représente également une part importante de notre activité. Là aussi, il est possible de rendre les choses fiscalement plus attrayantes. Ce serait une occasion de relancer notre secteur. Pour l'instant, les entreprises ont d'autres préoccupations qu'organiser des événements. Tout le monde est dans les cordes. Mais avec de telles mesures fiscales, nous pourrions les encourager à rassembler à nouveau les gens."
La cuisine ne s'arrête pas
Malgré le contrecoup commercial, Gourmet Invent se montre sous son meilleur visage durant cette crise du coronavirus. La cuisine centrale de Gourmet Invent à l’ICC Gent sert en effet de cuisine de secours pour le secteur de la santé. "Il est important de prendre soin du personnel soignant et de ceux qui ont besoin de soins. Qu'ils puissent bénéficier d’un repas copieux et sain pendant les rares pauses qu’ils peuvent s’octroyer. Pour nous, c’était l’occasion de faire quelque chose pour eux", conclut Bart Vandendooren.