Agences d’événements

Nov 21, 2024, 22:01
“Je refuse de céder au catastrophisme. Les gens auront toujours en vie de participer à des événements.”

“Je refuse de céder au catastrophisme. Les gens auront toujours en vie de participer à des événements.”

24 avril 2020

Les agences événementielles belges sont actuellement fort malmenées. Depuis début mars, leurs revenus sont quasiment nuls et on ne sait pas encore avec certitude quand les activités pourront enfin reprendre. Nous avons interrogé Bart Koninckx de To The Point Events sur la manière dont son agence gère cette situation.

Chez To The Point Events aussi, les activités sont à l’arrêt depuis un bon mois. Et cela ne semble pas près de changer pour cet été. “Quand tout a commencé, j’étais encore assez confiant. Je me disais : d’ici deux mois, nous aurons complètement repris. Nous avions un gros événement prévu pour le 10 mai et j’étais convaincu qu’il pourrait avoir lieu. Mais les choses ont rapidement changé. Depuis, tout a été mis en suspens jusque fin août et il y a même déjà des annulations pour l’automne. Heureusement, il s’agit la plupart du temps de report de dates mais quand même... Le problème majeur, c’est de ne pas savoir, c’est l’incertitude. Nous n’avons aucun point de référence quant au moment où nous pourrons nous remettre au travail.”

Plusieurs mois sans revenus

Bart Koninckx apprécie les mesures de soutien mises en place jusqu’à présent par le gouvernement. “Je trouve que le gouvernement a réagi rapidement et je ne peux que l’apprécier. Je n’aurais jamais pensé avoir recours un jour au système de chômage économique. J’ai hésité au départ. Mais on s’est vite rendu compte que cela allait durer plus longtemps que prévu. Donc, cela nous aide vraiment. Car dans la pratique, nous n’allons pas gagner un euro pendant peut-être cinq ou six mois. Alors qu’en plus du personnel, nous avons aussi d’autres frais fixes. J’ai un parc automobile que je dois continuer à payer, il y a la location des bureaux, les abonnements... Et tout ça s’additionne.”

Aider les entreprises saines à survivre

Bien sûr, Bart Koninckx a conscience que le gouvernement ne pourra pas résoudre tous les problèmes. “Je n’attends pas du gouvernement qu’il me verse une compensation à hauteur du chiffre d’affaires perdu. Mais ils peuvent nous soulager un peu, de manière à ce que les entreprises saines puissent reprendre le fil une fois la crise passée. Ils peuvent nous aider à combler ces mois difficiles de manière intelligente. C’est pourquoi nous soutenons l'initiative de l’ACC en faveur de la déductibilité des événements. Tout le monde ne pourra pas être sauvé. Pour les entreprises qui avaient déjà des problèmes avant, ce sera évidemment plus difficile. Mais les entreprises résilientes, sérieuses, qui paient leurs factures et prennent soin de leurs fournisseurs doivent pouvoir bénéficier d'un soutien.”

Reprise graduelle

Après un bon mois sans activités, on a hâte de pouvoir se remettre au travail chez To The Point Events. Même si l’agence est réaliste quant à la façon dont les affaires vont reprendre. “Notre secteur a été très durement touché. Les événements ont été les premiers à être mis en suspens et seront les derniers à reprendre. Et cela se fera sans doute graduellement : d’abord avec 50 personnes, puis 100, etc. Je pense que cela sera structuré de manière progressive. Il nous faudra donc être flexibles. Si on nous dit demain : seules les fêtes de 100 personnes maximum sont autorisées, il faudra nous y tenir.“

Climat économique

Bien qu’elle soit attendue avec impatience, la période de reprise ne sera pas évidente pour le secteur événementiel. “Lorsqu’un restaurant rouvre, il a de l’argent dans la caisse le soir même. Pour nous, c’est différent. Lorsque l’équipe complète aura repris du service, nous n’aurons pas directement de rentrées financières. Même si le fait que notre horizon de planification se soit pas mal réduit ces dernières années est peut-être désormais un avantage. Il faut aussi attendre de voir ce que va donner la situation économique générale. Les entreprises confrontées à des difficultés et contraintes de licencier du personnel ne vont pas directement organiser une fête. Quand l’économie va mal, notre secteur est souvent le premier touché par les mesures d’économie.”

Nouvelles habitudes

Une réflexion revient régulièrement : “les gens auront-ils encore envie de participer à des événements après cette crise ?”. Bart Koninckx refuse de céder au catastrophisme. “Il y a parfois une surenchère dans la panique. Nous ne devons pas y céder. Quand ce sera à nouveau autorisé, les gens auront envie de faire la fête. Il est néanmoins important que les autorités communiquent clairement sur le sujet, dès que cela sera sans danger. Je m’attends toutefois à un changement de certaines normes : si vous êtes malade, n’allez pas travailler et ne vous rendez pas non plus à un événement. Moi-même je l’ai déjà fait. Vous vous dites : “Ça va aller, je vais quand même aller au boulot”. C’est un état d’esprit qui va sans doute devoir changer. Mais quoi qu'il en soit, cette crise aura une fin. Les choses vont finir par s’arranger”, conclut Bart Koninckx.

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