Event management

Dec 24, 2024, 4:18
“Nous voulons trouver une voie commune vers la durabilité au sein de la communication” (partie 2/3)

“Nous voulons trouver une voie commune vers la durabilité au sein de la communication” (partie 2/3)

30 août 2022

Experience Magazine avait avons réuni au Pentahotel Brussels City Centre un panel de quatre jeunes motivés pour qui la durabilité constitue non seulement une préoccupation professionnelle, mais aussi un mode de vie. Deuxième partie (vous pouvez lire la partie 1 ici) du débat consacré au développement durable sur les événements.

Victor Buisseret est depuis six mois Sustainability Manager à l'ACC, l'association professionnelle du secteur de la communication. Marie Delvaulx est directrice de The Shift, la communauté belge du développement durable, qui rassemble 560 membres dont des entreprises, ONG, universités ou administrations. Gilles De Backer et son agence Utopia Events ont l'ambition de réduire au maximum les émissions de tous les événements produits. Tandis que Manon Glauden, en tant que Transition & Communication Advisor chez VO Event, planche depuis déjà six ans sur la RSE de l'agence, et a également été dans l’équipe de création du Circular Event Toolkit de VO.

Emmener les fournisseurs

Les agences doivent évidemment pouvoir compter sur des fournisseurs qui acceptent de se prêter au jeu. Si certains fournisseurs investissent massivement dans ce domaine, d'autres n'ont pas encore pris le train en marche. "Il nous arrive, pour cette raison, de ne plus travailler avec tel ou tel partenaire", explique Gilles De Backer. "Mais il y a tout autant de fournisseurs qui nous demandent ce qu'ils doivent faire pour pouvoir bel et bien travailler avec nous, et se mettent immédiatement à l’ouvrage." "C’est aussi notre rôle de les aider à progresser car ce sont tous les acteurs du secteur qui doivent avancer dans la même direction", déclare Manon Glauden. "Les fournisseurs qui ne peuvent pas offrir ce dont nous avons besoin aujourd'hui le pourront peut-être dans six mois. Nous réfléchissons donc à long terme. Tout n’est donc pas noir ou blanc. Parce qu'il n’est jamais possible d’être parfait en termes de durabilité. Mais nous devons faire mieux à chaque fois."

Également impliquer les concurrents

Un centre d'expertise a été créé au sein de l'ACC, l'association professionnelle du secteur de la communication au sens large, pour aider le secteur à trouver des solutions durables. L'objectif consiste à créer une coalition qui impliquera non seulement les membres de l'ACC, mais aussi l'ensemble du secteur. "Il est important que le plus grand nombre possible d’acteurs se mettent à table", souligne Victor Buisseret. "Ensemble, nous voulons trouver une voie commune vers la durabilité au sein de la communication. Car le poids de la communication dans cette transition écologique est sous-estimé." Le centre d'expertise a surtout pour objectif de proposer beaucoup d'inspiration, notamment via des formations. L'établissement de certaines normes ne constitue pas encore une priorité pour le moment, car cela créerait immédiatement des restrictions et pourrait exclure certains acteurs. "Il faut surtout encourager les agences", indique Gilles De Backer. "Et pas leur mettre la pression pour qu'elles le fassent maintenant, aujourd'hui. Tout le monde a besoin d'un certain temps de transition. Mais nous pouvons nous entraider. Les pionniers peuvent faire avancer les autres. C'est pourquoi, par exemple, je ne veux pas que notre approche en matière de durabilité soit un grand secret. Ce n'est qu’en emmenant les autres dans ce mouvement que nous pourrons avoir un impact global. L'objectif global de durabilité dépasse la concurrence." Et Manon Glauden d’ajouter: "le développement durable constitue une thématique pouvant fédérer des concurrents.  Durant la conception du Circular Event Toolkit, nous avons invité des fournisseurs, des traiteurs, etc. – soit des concurrents – à s'asseoir autour de la table. Nous voulions en effet avoir la certitude que les solutions que nous proposions étaient réalisables pour eux. Sinon, nous aurions eu un toolkit imaginaire que personne ne pourrait appliquer dans la pratique."

“Il est important que le plus grand nombre possible d’acteurs se mettent à table. Ensemble, nous voulons trouver une voie commune vers la durabilité au sein de la communication.” - Victor Buisseret, ACC

Des premiers pas simples

Plusieurs aspects d'un événement permettent de réaliser assez simplement des gains écologiques. Trier les déchets devrait être une évidence, mais il y a encore et toujours des événements où tout finit dans le même sac noir. La composition du menu a elle aussi un impact important sur les émissions de l'événement. "L’alimentation constitue une thématique à laquelle chacun, en tant qu'individu, a déjà été sensibilisé", explique Manon Glauden. "Nous savons que la viande génère beaucoup d'émissions, que les aliments bio et locaux sont meilleurs... Il est donc plus facile de convaincre un client de poser ces choix." Par ailleurs, l’offre végétarienne des traiteurs ne cesse de s’élargir, ce qui permet de proposer la diversité nécessaire sans viande. Il est également essentiel d'éviter les no-shows, qui sont du pur gaspillage. Il semble d’ailleurs que ce problème des no-shows se soit encore amplifié depuis le Corona. Communiquer clairement avec les invités constitue ici le mot d’ordre.

Adieu sac à goodies superflu

Notre panel est également d’avis que le sac à goodies devrait disparaître le plus rapidement possible. Les habitués des événements B2B ont des armoires débordant de tote bags et autres gadgets qui ne seront pratiquement jamais utilisés. "Lorsque les clients veulent vraiment donner quelque chose, nous cherchons une chouette alternative, comme une pomme avec un logo imprimé en amidon, un savon biodégradable frappé d’un logo, ou un arbuste", explique Gilles De Backer. "Mais en fait, nous essayons d'éviter le plus possible les goodies." Il existe aussi souvent une très grande marge d’amélioration en matière de mobilité. Vous pouvez ainsi encourager les clients à opter pour le covoiturage ou les transports publics, mais il est possible d’aller plus loin. "Je me suis rendue à un festival aux Pays-Bas où il n'y avait pas de parking pour voitures", relate Manon Glauden. "Il y avait par contre un énorme parking à vélos. Et cette formule a particulièrement bien fonctionné. Il faut oser faire des choix, et ces choix obligent les gens à s'adapter."

Dans la prochaine édition d'Eventnews, vous pourrez lire la suite...