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Les fournisseurs AV misent sur le capital humain et la sécurité

Les fournisseurs AV misent sur le capital humain et la sécurité

12 février 2019

On attend beaucoup des membres de l’équipe, ce qui engendre une certaine pression. Pourtant, la sécurité reste la priorité absolue pour les fournisseurs AV du secteur événementiel, même si cela a un coût.

Stefan Roosens (Auvicom) : “Le temps qu’on vous accorde a diminué. Avant, une journée de montage ne posait pas de problème. Aujourd'hui, vous devez tout faire le jour même et le démontage se fait la nuit, sinon il faut louer la salle une journée de plus. Notre charge de travail a augmenté, la marge d’erreur et la latitude pour essayer de nouveaux systèmes s’est réduite. En effet, il y a moins de temps pour les rectifications. Les préparatifs doivent donc être beaucoup plus précis. Le travail effectué avant le départ d’un camion est beaucoup plus intensif qu’avant.”

Peter Robberechts (PRG) : “On voit de plus en plus d’événements conjoints ou qui s’enchaînent sur un même lieu. Une partie du matériel peut être réutilisée, ce qui permet parfois d’épargner une journée entière de montage. Moyennant quelques petites adaptations, on peut donner au décor un nouveau cachet qui lui est propre.”

“Notre charge de travail a augmenté, la marge d’erreur et la latitude pour essayer de nouveaux systèmes s’est réduite.”

Ben Rouffa (DB Video) : “Cela va continuer dans cette voie. On commence à en mesurer les avantages. Par exemple, quand on installe un chapiteau à Alden Biesen pour un événement, on commence aussi à chercher d’autres organisateurs. Ce qui permet de faire trois ou quatre événements avec le même matériel.”

Peter Robberechts : “C’est également avantageux pour notre matériel. En effet, le matériel ne s’use pas quand il est en place mais bien au moment du montage et du démontage. Au moment du chargement et du déchargement, sans oublier les incidents de flight cases de temps à autre.”

Mathieu D’Hondt (Blue Moon) : “Pour les événements et les sites événementiels plus petits, vous n’avez généralement qu’une seule manière - avec quelques variantes - d’aménager l’infrastructure. La scène à tel endroit, la sonorisation, le projecteur... vous ne devez pas hésiter à conseiller de les installer à des endroits fixes dans la salle. C’est aussi une façon pour vous, entreprise AV, de créer une valeur ajoutée pour le client, car cela permet de maximiser le résultat pour le budget disponible.”

 

Sécurité avant tout

Malgré la pression budgétaire exercée par le client, nos entreprises AV continuent à insister sur l’importance de la sécurité sur le lieu de travail, même si cela a un prix.

Mathieu D’Hondt : “Ce n’est pas simple de déterminer de manière objective la façon de gérer la sécurité. Nous avons résolu le problème avec une certification VCA. C’est beaucoup d’administratif mais cela vous couvre en cas de problème. Nous nous sommes lancés et malgré la lourdeur administrative, cela nous a aidés à progresser. Car cela va au-delà du matériel. Ça concerne aussi la longueur des journées de travail, veiller à ce que la personne ne soit pas trop fatiguée et que la culture de la sécurité se développe à partir de la base. Avant, quand quelqu’un portait un harnais antichute, cela faisait rire. Aujourd'hui, quelqu’un qui n’en porte pas est directement interpellé.”

Juul Van Gils (AS Technology) : “Dans une petite entreprise, c’est plus facile à gérer. Dans une grande entreprise, vous avez plus d'historique et c’est plus difficile de changer les mentalités.”

“Avant, quand quelqu’un portait un harnais antichute, cela faisait rire. Aujourd'hui, quelqu’un qui n’en porte pas est directement interpellé.”

Joost Machiels (Phlippo Group) : “À beaucoup d’endroits, vous devez commencer le matin et faire le démontage avec la même équipe, ou travailler en deux pauses, ce qui pèse aussi sur le budget du client. En fait, nous devrions signer une charte avec tous les fournisseurs pour déterminer un nombre maximal d’heures de travail que l’on peut enchaîner. Car ça aussi, ça fait partie de la sécurité.”

Juul Van Gils : “Souvent, les organisateurs n’ont pas conscience des risques qu’ils prennent en tant que commanditaires. Les temps de montage raccourcissent, les attentes sont plus élevées et on pense moins à la sécurité. Mais si l’organisateur se rendait mieux compte des risques qu’il prend, il prévoirait peut-être un planning plus large en fonction de son analyse de risque. Car travailler en sécurité demande du temps.”

Ben Rouffa : “Nous sommes en train d’intégrer toute une série de règles pour améliorer la sécurité de notre équipe. Et le projet est moins rentable pour nous à cause de ça, tant pis. Nous prévoyons par exemple régulièrement des chauffeurs pour raccompagner nos collaborateurs avec une journée de travail fatigante.”

Mathieu D’Hondt : “Les choses s’améliorent. Avant, vous perdiez simplement la production si vous vouliez répercuter ne serait-ce qu’une petite partie. Maintenant, lorsque vous dites à un client : nous avons besoin de ça sinon ce n’est pas sécurisé, il se montre généralement compréhensif et conciliant.”

Les réactions ci-dessous ont été glanées lors d’une table ronde avec six fournisseurs AV belges pour le secteur événementiel. Le panel était composé de Juul Van Gils d’AS Technology, Stefan Roosens d’Auvicom, Mathieu D’Hondt de Blue Moon, Ben Rouffa de DB Video, Joost Machiels de Phlippo Group et Peter Robberechts de PRG.

Vous en lirez bientôt la suite : “Comment les fournisseurs AV envisagent l’avenir”.
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