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Nov 21, 2024, 11:45
"Notre travail ne se limite pas à combattre les crises"

"Notre travail ne se limite pas à combattre les crises"

20 février 2024

Fin de l’année dernière, après avoir mis la toute nouvelle confédération sur de bons rails au cours des premières années, Stijn Snaet a remis les clés de l'Event Confederation à Christine Merckx. En tant que directrice du Centre d'expertise Impact Public de la Haute-école Karel de Grote, cette dernière avait étroitement collaboré avec la confédération ces dernières années. C’est aujourd’hui à elle qu’incombe la tâche de continuer à développer la confédération en sa qualité de Confederation Manager. Il était temps de faire plus ample connaissance...

Christine Merckx a toujours manifesté un grand intérêt pour le domaine de l'événementiel. "Après avoir été diplômée en Sciences économiques appliquées en 1999, j'ai envoyé ma toute première lettre de sollicitation à une agence événementielle. J'aurais d’ailleurs pu commencer à y travailler, mais j'ai finalement privilégié une option marketing. Mais l'intérêt et la fascination ont toujours été là. En 2011, j'ai commencé à enseigner à la Haute-école Karel de Grote, en donnant des cours de marketing et d'économie à la section événements. A cette période, les hautes-écoles ont également commencé à réaliser plus souvent des études scientifiques, davantage axées sur la pratique. La Ville d’Anvers, qui organise et soutient de nombreux événements, a alors émis une demande d’étude concrète afin de l'aider à déterminer comment cartographier le ROI local des événements. Nous avons entamé cette étude en 2014."

Impact Public

Le projet s'est rapidement mué en un centre d'expertise à part entière: Impact Public. "Notre modèle de quickscan est encore et toujours utilisé dans de nombreuses villes et communes et est devenu une véritable référence. Mais nous avons également continué à élargir nos travaux de recherche durant les années qui ont suivi. Pendant la crise du coronavirus par exemple, nous avons été l'un des instigateurs du Covid Event Risk Model (CERM), ce qui a permis de faire davantage connaître nos secteurs auprès du monde politique. À la fin de ma carrière au centre d'expertise, je dirigeais une équipe de 13 personnes. Je suis fière du fait que ce centre d’expertise Impact Public ne dépend plus de moi. Il pourra continuer d’exister sans moi."

Passion et conviction

À l'automne dernier, Christine Merckx a décidé de reprendre la fonction de directrice de l’Event Confederation. "Je suis sincèrement convaincue que les événements dans notre pays jouent un rôle social et économique important. Je pense disposer du bagage et des connaissances appropriés, mais aussi la passion et de la conviction adéquates pour représenter ce secteur. Même si je n'ai pas été moi-même organisatrice d'événements, je connais le secteur, pour lequel j'ai d’ailleurs beaucoup d'amour et d'admiration. Je suis quelqu'un de stratégique, capable de convaincre les gens et de les rassembler. Je pense qu'avec ces qualités, je serai un bon successeur pour accompagner l’Event Confederation dans sa prochaine phase."

"Je pense disposer du bagage et des connaissances appropriés, mais aussi la passion et de la conviction adéquates pour représenter ce secteur."

Confiance

Christine Merckx a entamé sa nouvelle mission début novembre dernier. "Stijn m’a d’abord accompagnée pendant un mois. C'était très important, car il possède évidemment de nombreuses connaissances, une grande expérience et un vaste réseau. Stijn est parti depuis le 1er décembre, mais je peux heureusement encore et toujours faire appel à lui au besoin. Il est et reste un fervent partisan de l’Event Confederation, dans le cœur et dans l’âme. Le fait que nombre de gens dans le secteur me connaissent déjà et me font confiance – en raison de mon emploi précédent – constitue une grande valeur ajoutée. Je n'ai donc pas besoin de repartir de zéro. Les gens ne me regardent pas en se disant: 'qu'est-ce qu'elle va bien pouvoir nous raconter?'. Je ressens une grande confiance, et cela me réjouit."

L'importance d'une confédération

Christine était aussi directement consciente qu'il reste encore beaucoup de travail à effectuer. "J'ai été très frappée de constater que, malgré tout, il y a encore des gens et des organisations qui doutent de l'importance d'un secteur unifié. J'ai trouvé cela surprenant. Parce que, pour moi, cela semble être la logique même. Mais il s'avère que, pour certains, il faut encore d’abord expliquer la nécessité d’une confédération. La crise du coronavirus a montré combien il est important de s'unir. Parce que notre secteur est déjà si difficile à définir. Et il n'y a personne pour nous défendre au niveau politique. Il est donc important que le secteur parle d'une seule et même voix."

Pas seulement pour combattre les crises

L’Event Confederation a effectivement un rôle important à jouer, même après la crise du coronavirus. "On ne peut pas faire machine arrière maintenant que la sensation d’urgence est peut-être un peu moins présente. Notre secteur est très actif et a l'habitude d'être fortement orienté solutions. Mais notre travail ne se limite pas à combattre les crises. Si nous voulons un jour rivaliser avec les grands, il faut commencer à penser à long terme. Comment faire en sorte d’être entendus, respectés et considérés comme aussi importants que le secteur de la construction, par exemple? Car celui-ci est souvent considéré comme la référence au niveau économique. Mais notre secteur est lui aussi important. Parce que lorsque les choses vont mal pour le secteur événementiel, elles vont également mal pour les gens. Nous créons en effet des liens et des rencontres, mais souvent aussi de la détente et du soulagement. C'est important pour le bien-être de la société."

Mémorandum

Avant son départ, Stijn Snaet a rédigé le 'Mémorandum pour un secteur événementiel florissant'. "Ce document de qualité dresse le portrait concret des problèmes et des solutions possibles. C’est souvent le même schéma qui revient: il y a des réglementations, la législation... Et, ah oui, celles-ci influencent aussi le secteur de l'événementiel. Mais elles n’ont pas été élaborées pour lui. C'est pourquoi nous devons constamment passer au crible toutes sortes de législations pour vérifier leur applicabilité au secteur événementiel. Parce que lorsqu'il s'agit d'événements, on parle souvent d'installations temporaires et celles-ci impliquent d'autres paramètres. De plus, nous vivons dans un pays divisé en régions, de telle sorte qu’il faut donc souvent parler des mêmes sujets avec différents décideurs politiques."

La responsabilité de personne

Le mémorandum énumère différents sujets qui devront être abordés au cours de la prochaine législature. "Cela pourrait tellement faciliter notre vie et notre travail. De plus, ce que nous demandons n’est nullement déraisonnable. Je n'ai encore rencontré personne qui ne soit pas d'accord avec le contenu du mémorandum. Tout le monde dit: 'c'est vrai'. Mais c'est précisément parce que le secteur événementiel n'est la responsabilité de personne, parce qu'il touche à tout, qu'il est en fin de compte rarement abordé de manière concrète. Nous avons donc besoin d'un meilleur soutien et d'une meilleure administration. À côté de cela, le secteur événementiel doit également être au centre des débats relatifs à la législation. Nous devons faire en sorte que les décideurs politiques tiennent compte de nos préoccupations, afin de ne pas avoir à contester a posteriori une loi votée, mais de pouvoir travailler de manière proactive sur des solutions."

Les élections, une opportunité

L’Event Confederation attend également de voir comment les élections prévues cette année vont rebattre les cartes. "Les élections offrent une opportunité en ce sens qu’il sera possible de faire mieux dans les cabinets récalcitrants. D'autre part, il est également vrai que là où les relations et la communication sont très bonnes, il faut espérer que cela restera le cas. Mais chaque changement offre une occasion de réfléchir à comment apporter des améliorations. Ce serait déjà une grande avancée si nous étions vraiment reconnus comme un domaine politique, et si nous étions réellement invités à la table des négociations."

"Les données sont la base de tout. Sans données, on ne nous écoutera pas."

De start-up à scale-up

Christine Merckx espère également pouvoir développer la structure proprement dite de l’Event Confederation au cours des prochaines années. "Ces dernières années, la confédération a évolué vers un statut de start-up. Mon intention est de passer désormais d'une start-up à une scale-up. L’Event Confederation doit devenir une équipe. Avec une seule personne, le nombre d’actions que vous pouvez entreprendre est limité. Le premier service à mettre en place est un service d’étude. Parce qu'il est essentiel pour nous de connaître le secteur et le marché. Et c'est plus facile à dire qu'à faire, car le secteur événementiel est difficile à définir. Nous allons désormais réaliser des enquêtes barométriques trimestrielles, tant auprès des professionnels de l'événementiel proprement dits que des visiteurs des événements. Principalement pour étudier les tendances et les évolutions. Nous nous tiendrons ainsi au courant de ce qui se passe dans le secteur et pourrons apporter des ajustements là où ce sera possible. Mais pour vraiment connaître la valeur économique marchande de notre secteur, nous avons besoin d'argent pour réaliser des études plus approfondies. Nous devons développer un modèle pour cartographier périodiquement le secteur d'une manière financièrement viable. Parce que les données sont la base de tout. Sans données, on ne nous écoutera pas."

Un secteur en plein développement

Malgré les nombreux défis, Christine Merckx envisage l'avenir avec optimisme. "Il reste beaucoup de travail et du travail complexe à effectuer, mais nous sommes optimistes et pleins d'espoir. Il ne faut pas oublier que nous sommes un secteur jeune et en plein développement. De grandes avancées ont déjà été enregistrées ces dix dernières années. À nous maintenant de faire en sorte que nous serons à nouveau beaucoup plus loin dans dix ans. La Belgique est le pays des événements par excellence. Nous sommes vraiment connus à l'international pour cela. Et ce grâce à tous ceux qui sont actifs dans notre secteur. Même les petites initiatives locales y contribuent. L'événementiel devient aussi de plus en plus un produit d'exportation. Et des secteurs comme ceux du tourisme et l’horeca dépendent aussi dans une large mesure des événements. Nous pouvons en être fiers", conclut Christine Merckx.

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