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Eventattitude en faillite

Eventattitude en faillite

23 mars 2020

A l’aube de ses 19 bougies, Eventattitude a fait aveu de faillite et mis fin à ses activités.

’Cela faisait 19 ans... que c’était difficile pour nous. Très jeunes & inexpérimentés à la base… peu capitalisés… dans un secteur saisonnier sans récurrence… avec un rôle pionnier nous imposant de réinventer la roue chaque semaine… systématiquement copiés par une concurrence féroce ces dernières années… rien n’a jamais été simple pour nous, au contraire !’’ – lance Emmanuel Paul, Managing Director et dernier mohican d’une société qu’il a créée au printemps 2001 avec Raphaël de Borman, Arnaud Woitrin et Gauthier van der Straten. ‘’Nous avons inventé notre métier et créé ce secteur en Belgique… nous y avons brillé et longtemps joué seuls. A ce titre, certains nous ont vus plus grands ou plus forts que nous l'étions réellement. Mais ceux qui nous connaissent bien ne sont pas surpris par notre situation… ça fait au moins 6 ou 7 ans que nous luttons chaque jour pour notre survie. En ce sens, notre décision constitue presque un soulagement…’’.

Gaëtan de Borman – qui a rejoint l’aventure en 2004 avant de devenir associé 3 ans plus tard – ajoute : ‘’Il y a de la tristesse évidemment, mais avant tout du bonheur et une certaine forme de fierté. Nous avons mis en place des projets incroyables dans plus de 20 pays… innové pendant 19 ans… lancé de nombreux dispositifs uniques qui ont rythmé notre secteur… mis notre empreinte sur tous les festivals, salons, événements sportifs, fêtes de personnel… et j'en passe. Dans mon expertise de mobilier & hardware, j’ai pu me frotter aux projets les plus fous. Ces challenges, aucune autre société qu’Eventattitude n’aurait pu me les offrir. Ce n’était jamais gagné d’avance… c’était souvent dur, mais au final je me suis beaucoup amusé !’’

Florence Quetstroey – Operations Director et associée depuis 2018 – complète : ‘’Je suis triste mais heureuse. Heureuse d’abord en relisant les feedbacks très positifs de nos clients ces derniers mois : nous avons délivré de la qualité jusqu’au bout, en ligne avec notre ADN et nos valeurs. Heureuse également de la manière dont nous avons géré l’aspect humain. L’équipe était parfaitement consciente de nos enjeux et difficultés, nous avons toujours prôné et pratiqué la transparence. Avant de nous séparer, nous avons mis en place une série de workshops collaboratifs pour que chacun soit armé au mieux pour la suite. Cela conclut bien l’incroyable expérience humaine qu’Eventattitude aura constitué pour chacun de nous’’.

A la question de ce qui s’est passé, de ce qui a causé la situation, Emmanuel Paul rétorque : ‘’Lorsque notre avocat m’a demandé de lister les difficultés que nous avons rencontrées, j’ai sorti ma plume… et rédigé un roman en plusieurs tomes. Blague à part, c’est très difficile d’isoler un ou des faits décisifs, nous y verrons probablement plus clair à têtes reposées d’ici 2 ou 3 ans… mais s’il fallait répondre à brûle-pourpoint, je dirais que fragilité financière, manque de vision, perte de compétences, faiblesse commerciale et mauvais marketing auront précipité notre chute ces dernières années. Mais je pense la vraie question est surtout comment nous avons ‘tenu’ aussi longtemps. Et là, la réponse est par contre très claire et tient en un mot: la passion. La passion de notre métier, de notre ‘love brand’ et des projets.‘’

Au rayon 'meilleurs souvenirs', Florence repense aux talents, à l’Académie et à l’équipe... Gaëtan aux projets uniques... Manu aux 4 finales de Champions League et aux festivals. ''C'était mon meilleur moment de l'année... échanger et négocier des places avec les organisateurs de festivals… proposer une ‘affiche’ unique à nos clients, l'équipe et nos amis… et vivre ces moments magiques avec eux constituait pour moi une véritable jubilation - la récompense d'une année de dur travail''.

Pour chacun des 3 associés, Eventattitude constitue la première expérience professionnelle… et quand la question de l’avenir se pose, les regards se croisent. La très jeune Florence Quetstroey voit la situation comme une opportunité de se remettre en question quant à la route à prendre pour la suite. Pour les deux autres associés, les intentions se dessinent déjà.

Gaëtan de Borman lance spontanément : ‘’Je reste passionné du sur mesure, de l’assemblage, de l’inédit. Je suis au service de tout projet qui nécessitera mes compétences.‘’

Emmanuel Paul précise quant à lui : ‘’De prime abord, je n’ai pas d’intention ou de désir particulier de rester dans le secteur, j’en suis un peu lassé et curieux d’autre chose. Dans un premier temps, je me souhaite de prendre le temps – notamment avec mes filles. Après 19 ans démentiels, j’ai besoin et envie de souffler. Dans un second temps, je nourris le désir simple et fou de ne côtoyer que des gens qui me donnent de l’énergie et dont je partage les valeurs. Ca peut paraître con mais pour moi, ce que je ferai aura moins d’importance qu’avec qui je le ferai.’’

Avant de tourner la page, Emmanuel Paul insiste de conclure : ‘’Nous tenons à présenter nos sincères excuses à nos partenaires à qui nous laissons une ardoise… nous avons connu ce cas de figure plusieurs fois dans notre histoire et avons tout fait pour le leur éviter. Nous tenons également à remercier sincèrement citydev.brussels - qui nous a accueilli à Bruxelles avec une extrême gentillesse – et notre Conseil d’Administration pour son accompagnement bienveillant. Enfin et surtout, MERCI à nos fidèles & loyaux clients de ne pas avoir opté pour le prix le plus bas mais au contraire d’avoir valorisé la qualité, le service et la relation.‘’

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