Enquête KdG : l’état du secteur événementiel reste critique
25 janvier 2022Après l'année catastrophique de 2020, le secteur de l’événementiel belge a continué à souffrir en 2021. L'année dernière, les professionnels de l'événementiel de notre pays ont perdu en moyenne plus de 50 pour cent de leur chiffre d'affaires par rapport à 2019. Et la vague de licenciements en 2021 a été encore plus lourde qu'en 2020. C'est ce que montre l'étude d'impact économique réalisée par le centre d'expertise Public Impact de la Haute Ecole KdG en décembre 2021.
Les pertes financières continuent de s'accumuler en 2021
Par rapport à 2020, la crise corona laisse des traces financières dans le secteur de l'événementiel en 2021 également. "En décembre 2020, les professionnels de l'événementiel (organisateurs et fournisseurs) ont déclaré avoir perdu plus de 75 pour cent de chiffre d'affaires par rapport à 2019. Un an plus tard, en décembre 2021, les professionnels prévoyaient encore une perte de plus de 50 pour cent du chiffre d'affaires par rapport à 2019. C'est inquiétant car plus d'événements ont été autorisés en 2021", souligne le chercheur Joris Verhulst. "Ce qui est frappant, c'est que les événements qui pouvaient avoir lieu en 2021 n'étaient pas très rentables. Un tiers des organisations indiquent qu'elles ont organisé plus d'événements déficitaires que d'événements rentables. Les professionnels s'attendent à ce que 2022 puisse à peine redresser sa situation financière en raison des nombreuses incertitudes et mesures."
Licenciement ou départ du personnel
L'étude d'impact montre également que la vague de licenciements en 2021 a été encore plus lourde qu'en 2020. La moitié des organisations ont dû mettre fin à des contrats avec des employés et/ou des freelances fixes en 2021. En 2020, ce n'était ‘que’ 45 pour cent. Près d'un sur trois s'attend également à devoir licencier du personnel dans les mois à venir. En plus des licenciements, il y a aussi le personnel même qui décide de quitter. La motivation se perd : trois quarts des organisations disent avoir des difficultés à maintenir la motivation de leur personnel et la leur. En 2021, plus de la moitié des organisations ont vu quitter leur personnel en raison de l'incertitude quant à l'avenir du secteur. C'est 16 pour cent de plus qu'en 2020.
Le secteur de l'événementiel se réduit : fermer ou garder ouvert ?
La combinaison de l'absence de mesures de soutien suffisantes et des mesures corona actuelles maintient les professionnels de l'événementiel dans une situation d'étranglement. Le chercheur Joris Verhulst explique : "Les organisations ne peuvent pas se mettre en non-actif, mais ne fonctionnent généralement qu'à perte. Il n'est donc pas étonnant que près de six organisations sur dix aient souvent pensé à arrêter. 86 pour cent des professionnels de l'événementiel estiment même que leur secteur s’est déjà réduit de 30 pour cent en moyenne depuis le début de la crise corona. Près de deux organisations sur trois considèrent qu'il vaut mieux fermer le secteur avec des mesures de soutien que d'être obligé de le garder ouvert."
D'autre part, 87 pour cent des organisations sont convaincues qu'elles peuvent organiser des événements sans danger pour le coronavirus, surtout après tous les investissements réalisés comme la ventilation. Toutefois, ils demandent des mesures sans ambiguïté. 63 pour cent des organisations estiment qu'en ce qui les concerne, seules les personnes vaccinées devraient être autorisées aux événements tant que la crise corona fait rage. En outre, 52 pour cent d'entre eux estiment qu'il est difficile de faire appliquer les mesures. Selon près de six organisations sur dix, le gouvernement fait peser trop de responsabilités sur les organisateurs.
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