Les participants aux événements sont confiants
02 juillet 2020Publieke Impact, le centre d’expertise de la haute école KdG, étudie depuis un certain temps l’impact de la crise du coronavirus sur le secteur événementiel. Une nouvelle étude a récemment été réalisée, interrogeant cette fois les participants aux événements. Porter un masque pour se rendre à un événement ? “Oui, sans problème”, a répondu 1 visiteur sur 2. Compte-rendu des principaux résultats…
Après presque quatre mois de crise du coronavirus, le besoin de relancer le secteur se fait grandement ressentir. Et pas seulement pour les organisateurs et les fournisseurs d'événements : les Belges ont également hâte de retrouver leurs événements, et se préparent peu à peu à se réunir de nouveau. Tout le monde s'accorde à dire que cette relance doit être sûre. Le centre d'expertise Public Impact de la Haute École KdG s’est interrogé sur ce que cela signifie, tant pour le secteur événementiel que pour les visiteurs des événements en Belgique. Les organisateurs travaillent d'arrache-pied pour rendre leurs événements aussi « coronaproof » que possible, et développent même de nouveaux types d’événements à cette fin. Les visiteurs sont bien conscients de la nécessité d’instaurer des mesures et de faire preuve de prudence. Mais pour beaucoup, cela ne nuit en rien au plaisir de se retrouver.
Mariages et culture ? Oui ! Kermesses et foires annuelles ? Pas nécessairement
La Belgique est un pays riche en événements. Six Belges sur dix ayant participé à au moins un événement l’an dernier regrettent de ne pouvoir y retourner cette année. Un cinquième des visiteurs se rendraient immédiatement à des événements s’ils étaient à nouveau organisés en toute sécurité. En un mois, cela représente déjà la moitié. « Mais un événement n'est pas l’autre pour ces visiteurs », explique Jolien Vangeel, chercheuse au centre d’expertise Public Impact. « Nous constatons que les visiteurs se rendraient plus vite à un mariage ou à une représentation culturelle qu'à une kermesse ou une foire annuelle. »
La confiance des visiteurs est élevée, le secteur est prêt
Deux visiteurs sur trois sont convaincus que les organisateurs feront en sorte que leurs événements soient le plus « coronaproof » possible. Et ils ont raison : il s’avère que sept organisateurs sur dix et quatre fournisseurs sur dix travaillent déjà de manière créative pour pouvoir organiser des événements les plus « coronaproof » possible. Ils sont également en train de développer de nouveaux types d'événements, tels que de nombreuses formules de drive-in. Joris Verhulst, chercheur au centre d’expertise Public Impact, explique : « Les chiffres montrent un secteur flexible qui continue de s'adapter à une nouvelle réalité de manière créative et durable. Cette créativité et cette flexibilité sont également nécessaires pour survivre à cette période difficile. De nombreuses organisations sont donc assurément actives. Toutefois, il est inquiétant de constater que quatre fournisseurs sur dix n'ont actuellement aucune activité ».
Le masque : la nouvelle norme ?
Les visiteurs aimeraient donc pouvoir de nouveau assister à des événements, mais sous certaines conditions : huit visiteurs sur dix aimeraient voir l'application de mesures d'hygiène, comme l’usage de gel pour les mains ou le lavage des mains, devenir obligatoire. Six visiteurs sur dix estiment qu'il serait préférable d’imposer le port du masque aux membres du personnel. En outre, 77 % des visiteurs souhaitent que les organisateurs et les visiteurs vérifient que tout le monde respecte les mesures. Et 70 % sont en faveur de la distanciation sociale. « Les masques n'effraient pas non plus les visiteurs », explique la chercheuse Jolien Vangeel : « Un visiteur sur deux déclare même que les masques devraient être rendus obligatoires pour les visiteurs. Seul un quart des visiteurs considèrent les masques comme une raison de ne pas participer aux événements ».
Qui en supporte les coûts ? Les visiteurs et les organisateurs se retrouvent
Les organisateurs poussent un soupir de soulagement devant ces chiffres. Car les événements ont grandement besoin de revenus. Le chercheur Joris Verhulst explique : « Le secteur événementiel peut et est également disposé à vivre avec un maximum d'un tiers de visiteurs en moins afin de maîtriser les coûts. Mais en même temps, ils s'attendent à enregistrer 25 % de frais supplémentaires pour l’organisation d’un événement moyen. Cela concerne, par exemple, les coûts et les investissements nécessaires pour garantir la sécurité et l'hygiène. »
Là aussi, les visiteurs des événements font preuve de compréhension. Ils sont prêts à payer un petit supplément pour un billet, des boissons et de la nourriture afin de couvrir les coûts des mesures. Cinq euros supplémentaires pour un billet de 25 euros, ou 10 euros supplémentaires pour un billet de 100 euros : ces augmentations de prix semblent raisonnables aux yeux des visiteurs. Lors des événements gratuits, un visiteur sur trois est également disposé à payer plus cher les boissons et la nourriture pour aider à couvrir les frais. « L'offre et la demande vont donc certainement se retrouver lors des premiers événements de cet été », en conclut Jolien Vangeel.
Les enquêtes
L'enquête nationale auprès du secteur et l'enquête nationale auprès des visiteurs ont toutes deux été menées en juin. Plus de 12 % de tous les professionnels de l'événementiel en Belgique ont répondu à l'enquête sectorielle. Il s'agit d'organisations qui sont professionnellement impliquées ou actives dans l'organisation d'événements, de conférences, de foires, de festivals, d'incentives et/ou de réunions pour plus de 50 % de leur chiffre d'affaires. L'enquête menée auprès des visiteurs a été complétée par 1 000 Belges, représentatifs de la population par le sexe, l'âge, le niveau d'éducation, l’immigration et la taille du ménage. Sur ces 1 000 Belges, 706 personnes ont indiqué avoir participé à un ou plusieurs événements en 2019. Les résultats sont basés sur ce groupe de 706 visiteurs d'événements.
Ces enquêtes font partie d'une série d’études menées par le centre d'expertise de la Haute École KdG pour le compte de VISITFlanders et d’EventFlanders, et à l’initiative de l’Alliance des fédérations belges de l'événementiel, FMiV et Experience Magazine. L'objectif est de surveiller l'impact de la crise du coronavirus, aujourd'hui et à l'avenir, tant pour les professionnels de l'événementiel mêmes que pour les visiteurs des événements. Car la compréhension de l'attitude de ces visiteurs vis-à-vis des événements, de leurs opinions et de leurs sentiments généraux à l’égard de la situation actuelle et future a également un impact public et sectoriel considérable.