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Apr 26, 2024, 22:48
Mise sous cloche par le gouvernement, la Culture en appelle à l'État de droit!

Mise sous cloche par le gouvernement, la Culture en appelle à l'État de droit!

26 avril 2021

Après une mise « sous cloche » de la vie sociale , il était prévu de parler du déconfinement progressif des lieux culturels lors de ce codeco du 23 avril. L’indignation est grande d’apprendre que notre secteur a été « vite » expédié, comme l’a indiqué un participant à l’issue de ce CODECO du 23 avril. C’est la colère et la frustration pour notre secteur qui avait présenté —pour le CODECO— un plan raisonnable, concerté, mesuré et responsable de reprise partielle et très limitée des spectacles dès le 8 mai.

Pas de perspectives
Le secteur avait reçu la garantie qu’il y aurait des perspectives. Résultat ? Il n’y en a aucune pour l’avenir et elles sont catastrophiques à court terme.

Les décisions prises pour les mois de mai et juin sont donc inacceptables pour les fédérations concernées, les travailleur.euse.s, les opérateurs culturels et plus de 3.200 entreprises des secteurs culturel et événementiel.

Et, d’autre part, la décision de décider plus tard pour la période d’été et la rentrée de septembre revient à menacer à la fois les festivals d’été et la saison culturelle 2021-2022.

L’application d’une sorte de clé « d’hondt » aux décisions de ré-ouvertures à gauche et à droite pour satisfaire l’un ou l’autre parti est-elle la clé de la solution ? Manifestement non ! Il est temps de changer de paradigme, ça fait des mois que nous le répétons.

Autoriser peu de spectacles devant peu de public (100 personnes assises max à l’intérieur / 200 à l’extérieur) avec masque (chirurgical), regardant dans la même direction, avec distanciation, sans boire ni manger, n’est pas et ne sera jamais un risque de surcharge pour les soins intensifs. Et ceci nous a été confirmé.

Stop ! Ça suffit !
En conséquence, nous disons aux gouvernements : stop, ça suffit ! Arrêtez de véhiculer, par des décisions non-motivées sur le plan scientifique, l’idée implicite que les salles de spectacle seraient des lieux à haut risque de contaminations  accidentelles. Ceci est contraire à la vérité et à toute la littérature scientifique, belge
et internationale, et aux avis de nombreux experts que l’on écoute… moins.

Aujourd’hui, la transmission du virus par aérosol est bien connue. Les risques sont maîtrisés par des protocoles rigoureux, validés par des virologues. Le secteur est responsable et raisonnable.

Le plan concerté qui devait être mis en oeuvre en 5 phases à partir du 8 mai tenait compte de l’évolution de la vaccination, des lits en soins intensifs et de la maîtrise des risques dans les lieux et événements culturels. D’ailleurs cette maîtrise de risques a été démontrée scientifiquement, et expérimentée en Belgique et à
l’étranger.

Nous continuons à dire que les évènements tests ne peuvent pas servir à remettre en doute des réalités scientifiques déjà avérées (dans des centaines de pages de littérature). Les tests ne doivent pas être des préalables à la réouverture de notre secteur. Aucun autre secteur n’est soumis à ce point à pareil préalable. C’est inadmissible!

Un préjudice pour la culture
L’Etat a de nouveau porté un grave préjudice à la culture et n’offre aucune perspective raisonnable au secteur qui a besoin de temps pour créer et organiser des spectacles et des événements.

Le CODECO a donc choisi d’enterrer nos arguments en même temps que les attentes légitimes de tout un secteur dont une partie ne reçoit pas de compensations économiques et financières suffisantes, que ce soit en termes de protection sociale des travailleur.euse.s (dont les modalités d’aides sont si complexes qu’elles en
deviennent inefficaces), ou d’aides pour certains opérateurs, ou pour les entreprises non-subsidiées.

De plus, nous trouvons indigne que certains virologues, dont la mission est de conseiller scientifiquement l’état, aient mis en avant la nécessaire fermeture des « uns » au motif que « d’autres » demanderaient donc aussi de rouvrir.

Il faut rouvrir les lieux qui ne sont pas vecteurs de contamination ; il faut continuer à vivre malgré le virus. C’est exactement ce qu’avaient signifié récemment 3 experts dans une carte blanche («Il est temps d’adapter notre stratégie», Le Soir, 12/04/2021).

Nous répétons que les lieux de culture ne sont pas un problème mais une partie de la solution. Il est urgent de changer de paradigme et d’arrêter le mépris.

FEAS (Fédération des Employeurs des Arts de la Scène)
FCI (Fédération de la Culture Indépendante)
UPACT (Union de Professionnel·le·s des Arts et de la Création — Travailleur·euse·s)