Event management

May 3, 2024, 17:46
Connection Walls & Viritact : solutions durables pour salons et événements

Connection Walls & Viritact : solutions durables pour salons et événements

09 novembre 2023

Les salons et les événements sont un secteur où il y a encore matière à amélioration au niveau durabilité et écologie. Jan Pieters a décidé d’y contribuer avec deux produits qui font une réelle différence : les Connection Walls, un système de cloisons au bilan carbone négatif, et la collection de couverts et vaisselle comestibles Viritact. “Pour le climat, on ne peut même plus dire que le temps presse, nous sommes déjà en état d’urgence absolue.”

Jan

Jan Pieters a fait la majeure partie de sa carrière chez Philips, dans la vente et le marketing. “Mais j’avais envie de me lancer comme indépendant. Après Philips, j’ai été directeur marketing dans une autre entreprise et je cherchais quelqu’un pour réaliser les présentations de nos produits. Et je me suis dit que je pourrais peut-être le faire moi-même. J’ai démarré une petite entreprise avec mon père, qui s’est très rapidement développée et j’ai commencé à y travailler à plein temps. Au bout d'un moment, les clients nous ont également demandé de leur fournir des stands. C’est ainsi que nous avons démarré l’installation de stands, au départ à l’aide de systèmes en aluminium.”

Conteneurs remplis de déchets

Mais Jan s’est rapidement inquiété de l’impact énorme de cette activité sur l’environnement. “Plus nous montions de stands et de salons, plus nous prenions conscience de la quantité de déchets que cela génère. Un jour, en sortant d’un salon dédié à la construction en Allemagne, j’ai vu 20 conteneurs alignés pour récupérer tous les déchets. Sur d’autres salons aussi, tout ce qui reste après l’événement est simplement ramassé et jeté directement dans le conteneur. C’était inimaginable ! De plus, la plupart des cloisons utilisées sur les salons utilisent des profilés en aluminium et des toiles imprimées opaques non recyclables (avec block-out). Il est vrai que les profilés sont récupérés et réutilisés pour le salon suivant mais l’impact de l’extraction et de la production est énorme. Il faut savoir que la production d’une tonne d’aluminium génère 12 tonnes de CO2 ! J’ai donc commencé à réfléchir à un moyen de pallier ce problème. Nous avons commencé par des stands en carton. Mais la longévité était insuffisante. En revanche, nous avons continué à améliorer le produit jusqu’à arriver au système modulaire durable actuel, plus rapide à monter/démonter que d’autres systèmes.”

“La production d’une tonne d’aluminium génère 12 tonnes de CO2 ! J’ai donc commencé à réfléchir à un moyen de pallier ce problème”

Fibres naturelles et carbone

Une fois les analyses nécessaires terminées, le choix s’est porté sur des panneaux composites à base de fibres naturelles. “Ces panneaux sont 100% naturels. Les fibres naturelles contiennent du carbone. Ainsi, plus nous fabriquons de panneaux, plus nous captons de carbone. Lorsque ces panneaux reviennent, nous les retransformons pour fabriquer exactement les mêmes panneaux. Il n’y a donc plus aucun élément à incinérer. Nous avons calculé qu'un panneau permet d'absorber plus de 20 kg de CO2.”

Atouts supplémentaires

C’est évidemment un magnifique projet mais la réalité économique demeure bien présente. “Chaque projet doit bien sûr s'inscrire dans un système économique. Si le projet n’est pas rentable, il ne décolle pas et il ne dure pas. Nous devions donc apporter quelque chose de mieux que ce qui existait déjà, et pas seulement en termes de durabilité. J’étais suffisamment réaliste pour comprendre que la durabilité seule ne suffirait au succès de notre produit. C’est pourquoi nous avons doté nos Connection Walls de deux autres avantages : nos cloisons se montent sans outils et il n’y a pas de pièces détachées. Nous avons mis au point un système de fixation breveté à base de crochets qui permet d'assembler très facilement les panneaux. C’est ce qui nous distingue des autres systèmes.”

Toiles imprimées

Jusqu’à récemment, Connection Walls travaillait avec des autocollants apposés sur les panneaux. “Il s'agissait d'autocollants en polypropylène recyclables. Mais on nous faisait parfois remarquer que l'alignement n'était pas 100 % parfait. Nous avons donc franchi une nouvelle étape en développant les Canvas Connection Walls. Fidèles à notre vision, nous travaillons avec des toiles imprimées recyclables, qui sont tendues dans nos cloisons.”

Plus rapide et donc moins cher

On pense souvent qu’un produit durable va de pair avec un prix plus élevé. “Ici, ce n’est pas le cas. À l’achat, cette solution a plus ou moins le même prix que d’autres systèmes. Mais quand on prend le concept dans son ensemble, elle est bien moins chère. Notamment parce qu’elle s’installe et se retire plus rapidement. Nous avons déjà monté un stand de 3 x 6 m avec espace de stockage et plafond en à peine 15 minutes. Le système est donc aussi très intéressant financièrement.”

Viritact

Lorsque le secteur des salons s’est retrouvé totalement à l’arrêt pendant la pandémie, Jan Pieters s’est mis en quête d’activités complémentaires. “Avec un ami qui vit en Asie, j'ai créé une entreprise pour proposer des masques buccaux et des tests COVID chez nous. Mais nous savions d’emblée que ce serait temporaire, et ensuite, nous avions prévu de nous intéresser aux emballages alimentaires écologiques. Au final, nous avons plutôt choisi la voie des couverts et de la vaisselle compostables et même comestibles. C’est ainsi qu’est né Viritact.”

“Le plastique à usage unique est voué à disparaître. Le gouvernement va fermer de plus en plus de portes. Il faut explorer d’autres solutions.”

Choisir les bons partenaires

Sous le nom de Viritact, Jan Pieters et son associé importent et distribuent des cuillères et gobelets comestibles, des assiettes biodégradables, etc. “Nous ne les produisons pas nous-mêmes. Il y a déjà ici plusieurs petites entreprises qui font un excellent travail dans ce domaine, mais qui ont encore besoin d'un coup pouce au niveau de la vente. Notre rôle a été de chercher les fournisseurs avec les meilleurs produits, et de les commercialiser au Benelux et en France. Lors de la sélection des produits, nous tenons compte de l'entreprise elle-même et de son mode de fonctionnement, mais aussi du produit, de sa texture, de son goût, de son emballage…”

Directement dans les déchets organiques

L’été dernier, les assiettes de Viritact ont été utilisées, entre autres, à Tomorrowland. “C’est vraiment un excellent produit, 100 % naturel et produit en Europe. Les assiettes sont fabriquées à partir de son de blé, un sous-produit de l'industrie agroalimentaire. Plongées dans l'eau, elles se désagrègent au bout de quelques heures. Pour un usage unique, c’est fantastique : événements, festivals, fêtes... Il suffit de les jeter dans les déchets organiques, et elles se compostent d'elles-mêmes. Outre les assiettes, notre gamme se compose de tasses à café comestibles, de bâtonnets à remuer, de cuillères à glace en plusieurs goûts, de cuillères apéritives, de cuillères combinées à une fourchette...”

Fin du plastique à usage unique

Avec Viritact, Jan Pieters espère commercialiser la vaisselle compostable et les couverts comestibles  à grande échelle. “Nous sommes un peu des pionniers. Il n’est pas toujours facile de convaincre les entreprises. Et il y a aussi la réalité économique. Une cuillère comestible coûte plus cher qu’une cuillère en plastique. Pour un glacier, par exemple, il est plus facile de donner des cuillères en plastique. Mais le plastique à usage unique est voué à disparaître. Le gouvernement va fermer de plus en plus de portes. Il faut explorer d’autres solutions.”

Faire sa part

Le point commun entre Connection Walls et Viritact, c’est la conviction profonde de Jan Pieters que le changement est inévitable et indispensable. “Pour le climat, on ne peut même plus dire que le temps presse, nous sommes déjà en état d’urgence absolue. Les gens commencent progressivement à en prendre conscience, avec la multiplication des catastrophes naturelles, il devient de plus en plus difficile de nier la réalité. J’essaie de faire ma part au maximum, via mes entreprises, mais aussi en privé. Il y a quelques années, j’ai décidé de passer au vélo pour me rendre au travail. Tous les jours. Qu'il pleuve ou non. Qu’il fasse froid ou chaud. J’ai fait une seule exception : pendant une violente tempête. j’essaie d’appliquer ce principe dans tout ce que je fais : en évitant la viande, en siégeant au conseil environnemental de la commune... J’essaie de faire passer le message. Quand je vois les jeunes dans les rues de Bruxelles, je me dis : “Pour la jeunesse, c’est pour ça que je le fais.”