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You & Corona: Is the worst yet to come?

You & Corona: Is the worst yet to come?

07 septembre 2020

L’Association of Communication Companies (ACC) a pour la troisième fois sondé ses membres sur l’impact de la crise du corona sur le fonctionnement des agences. Conclusion principale : le premier semestre n’a pas été aussi mauvais qu’on ne le craignait initialement, mais les agences s’attendent à ce que le second semestre soit encore plus funeste.

 

La dernière édition de cette étude date du mois de mai. Depuis, le premier semestre a été clôturé et la tempête est plus ou moins passée. Du coup, les prédictions émises au printemps par les membres peuvent désormais être quelque peu nuancées.

88 membres (représentant une centaine des 145 agences ACC, ce qui, il est vrai, est moins que les 117 membres ayant participé la fois dernière) ont rempli l’enquête durant les mois d’été. En moyenne, on évoque une première moitié de l’année mauvaise à archi-mauvaise. 53 des membres ont vu leurs revenus diminuer. Pour 17 d’entre eux, la baisse avoisinait les 75 %, tandis que pour 19 autres il s’agissait d’une perte de 50 %.

Cela correspond aux estimations que les membres avaient déjà faites après quelques semaines de crise, même s’il est frappant de constater qu’à l’époque, 80 % des agences avaient tablé sur un recul, tandis que celui-ci ne frappe finalement ‘que’ quelque 60 % d’entre elles. Pour certains, la foudre ne tombe finalement pas toutes les fois qu’elle tonne – heureusement d’ailleurs.

Comme prévu, les spécialisations qui ont le plus souffert sont l’événementiel et le secteur de l’activation de marque. Pour les RP, le marketing de contenu et les agences intégrées, le topo est plus diffus. Dans chacune de ces spécialisations, on compte aussi bien des agences qui ont régressé que progressé.

Toujours de nombreuses agences avec des chômeurs temporaires

Compte tenu de la baisse des revenus, il est logique que ce soit aussi au sein du marketing événementiel et de l’activation de marque que l’on retrouve la plus grande part de chômeurs temporaires. Dans notre secteur, ce système est d’ailleurs toujours présent. À l’heure actuelle, 45 % des agences ont toujours 20 % de collaborateurs employés sous ce régime, voire plus.

Mieux encore : ces derniers mois, pas mal d’agences ont dû se séparer de personnes définitivement. 24 agences ont dû laisser partir 1 à 3 collaborateurs au niveau de l’account management; 3 agences ont même vu partir 4 à 5 collègues. 13 agences ont rogné sur les effectifs en création.

Pour ceux ayant pu conserver leur emploi, le télétravail a été la norme pendant quelque temps, et ça le restera encore un peu. Là où 49 % des agences n’imposent pas de journée dédiée au travail à domicile, il y a un grand respect pour les desiderata des collaborateurs. Ceux-ci peuvent eux-mêmes choisir une, voire plusieurs journées de travail à domicile. Pour 36 % d’entre eux, il s’agit même de plus de 2 jours. En particulier dans les disciplines du marketing de contenu et du marketing digital, le télétravail est désormais pleinement intégré.

Ce n’est pas près de finir

Les enseignements les plus importants de cette troisième étude ‘You & Corona’ ne proviennent toutefois pas de ce qui s’est passé ces derniers mois, mais bien de ce à quoi les agences s’attendent dans un futur proche.

Bon nombre d’entre elles craignent que le plus dur est à venir. Ainsi, 31 agences tiennent compte d’un recul de 75 % au second semestre (comparé à la même période en 2019). Après, la situation ne semble pas non plus s’améliorer. Un tiers des répondants s’attendent à ce que le premier semestre de 2021 soit du même acabit que le second de cette année. 23 répondants se préparent même à vivre une nouvelle régression. Le topo ne change d’ailleurs pas pour le second semestre de 2021…

La crise du corona est donc loin d’être terminée. 24 % prévoit d’ores et déjà une perte pour 2020 (en mai, ce chiffre était de 21 %), même si – au rythme actuel – 32 % déclare pouvoir tenir jusqu’à la fin de l’année. En mai, ce nombre n’était qu’à la moitié.

61 % prévoit d’ailleurs plus de pression sur les marges à l’avenir, tandis que 32 % s’attend à ce qu’elle ne change pas. Constat frappant : il n’y a qu’au sein du marketing digital que plus d’agences pronostiquent un statu quo qu’il n’y en a qui pensent que la pression augmentera.

On recrute à nouveau

Une crise entraîne évidemment aussi une demande altérée : les membres ACC prévoient une demande accrue en matière de stratégie de contenu, de contenu numérique, d’idéations créatives, d’événements en ligne et de médias sociaux. Ils pronostiquent une diminution des événements en live et, en moindre mesure, des RP.

Près de 7 agences sur 10 s’attendent à une consolidation du travail, pour moins d’enseignes, ce qui entraînera sûrement beaucoup de glissements et de nervosité en période post-corona. 36 % prédisent qu’il y aura plus de stratégie et de création en provenance de ‘l’international’, ce qui pourrait avoir pour effet de ‘saper’ notre valeur ajoutée et d’augmenter encore la pression sur nos marges.

Terminons par une petite lueur d’espoir. Là où, ces derniers mois, bon nombre d’agences se sont vu forcées de se séparer de collaborateurs, elles s’attendent à un mouvement inverse pour les mois à venir. 22 agences (pas nécessairement les mêmes que celles qui avaient dû licencier) engageront entre 1 et 3 collaborateurs dans des fonctions de d’account & project management (1 agence même 4 à 5) ; 19 agences embaucheront des créatifs et 10 un support stratégique.

Dans les mois à venir, la baisse au niveau du personnel devrait donc être compensée par une recrudescence des recrutements. Pour bien gérer ce processus de licenciements et d’embauches, l’ACC a fondé la Talent Bank : une plateforme en ligne où les agences peuvent (anonymement) placer les talents qu’elles se voient contraintes de laisser partir et où celles qui recherchent de nouveaux talents peuvent consulter les profils expérimentés.

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