Présent dans 200 villes et 40 pays, l’événement Maker Faire avait toutes les raisons d’éclore aussi à Bruxelles, sous l’impulsion de l’asbl Brussels Creative et de l’agence VO-Citizen, supportées dans cette belle aventure par de nombreux partenaires privés et publics. Grâce à cette association de figures fortes du paysage bruxellois, la manifestation dédiée au « Do It Yourself » sous toutes ses formes a vécu sa première édition les 6 et 7 décembre 2019 sur le site bruxellois SeeU (ex-casernes d’Ixelles). Une centaine d’exposants venus des sphères de l’artisanat 2.0, de la recherche universitaire, des fablabs, de l’invention, du bricolage, du repair ou du re-use, de l’économie circulaire, y ont partagé leur passion de la créativité et de l’innovation au service de la société et des citoyens. Et le public a répondu présent !

Plus de 4.000 visiteurs – dont un millier d’enfants de l’enseignement primaire et secondaire – ont écumé les stands et participé, regards émerveillés et concentrés, aux multiples workshops. Casques de réalité virtuelle sur la tête, derrière une machine à coudre pour réaliser des nœuds papillon ou réunis en ateliers dessins, poteries, électricité ou robotiques, tous ont pu goûter aux dizaines de façons de vivre l’expérience « Maker ». Tout en s’imprégnant de sa philo citoyenne tournée vers les enjeux durables, le « faire soi-même » sous toute ses formes, la transmission des savoirs et compétences. Ainsi que la valorisation du collaboratif.

Une communauté « chaude »

L’esprit collaboratif a en tout cas fort aidé à mettre en place cette première édition de Maker Faire à Bruxelles. À son initiative, la plateforme des industries créatives et culturelles Brussels Creative et son coordinateur Alain… Heureux ! « Ce coup d’essai a été une réussite sensationnelle, au-delà de mes espérances, se réjouit-il. 2019 était le bon moment. J’ai senti que la Région de Bruxelles était prête, que la communauté débrouillarde des Makers était chaude, qu’on avait un endroit top pour accueillir l’événement… Bref, un terreau fertile et l’écosystème global étaient fin prêts à presser ensemble le bouton ‘start’. J’ai posé une condition sine qua non pour nous lancer : avoir un partenaire solide pour assumer l’opérationnel et garantir la haute tenue événementielle : ça ne pouvait être que VO Citizen. »

Maker Faire Brussels est pour l’agence de communication citoyenne du groupe VO, le premier événement maison créé et piloté à 100% par ses équipes. « Nous n’avons pas hésité une seule seconde à nous investir dans cette Maker Faire qui colle avec notre ADN, s’enthousiasme Philippe De Wulf, Project Team Leader. On est en plein dans l’air du temps sociétal, orienté vers le durable, la récupération, le recyclage, l’anti-gaspillage de matériaux qui autrement iraient à la poubelle. Cet event est une vitrine utile pour montrer au grand public tout ce qui existe et bouillonne chez nous comme fablabs, artisans, chercheurs, inventeurs, adeptes du ‘faire soi-même’. Il permet aussi de sensibiliser les plus jeunes à cette tendance ‘Maker’. Mille écoliers sont venus en visite. Leurs réactions étaient formidables face à ce qu’ils découvraient de stand en stand et des explications reçues des exposants. »

« Let’s make Industry small again ! »

VO Citizen a réussi sa Maker Faire car la foire du « DIY » porte des valeurs proches de celles de l’agence spécialisée dans la communication citoyenne. « On est sur le terrain des valeurs que l’on véhicule chaque jour et de notre travail de sensibilisation à une nouvelle citoyenneté responsable, analyse Laurence Leloup, Project Leader de VO Citizen. Maker Faire est un levier pour donner envie de prendre cette direction. Et le potentiel bruxellois est énorme. »

Au gré des stands, se dégage une même sensation. Celle de faire œuvre utile pour bouger les mentalités et inspirer les visiteurs. « Notre but n’est pas commercial, confie un membre du IncubHacker namurois. C’est surtout montrer notre passion, nos réalisations, nos projets. Partager. » Dans un autre hall, Gilles Pinault, cheville ouvrière de Microfactory, savoure : « C’est hyper précieux de sortir de la solitude de son lab ou de son atelier pour rencontrer le public et ses homologues. Cette plateforme Maker Faire est la preuve concrète de l’existence d’une communauté qui bouillonne d’idées. C’est aussi une excellente caisse de résonance pour faire passer le message de l’urgence à changer notre société. Comme j’aime le dire : let’s make industry small again ! »

Valeurs citoyennes ajoutées

Après cette première Maker Faire Brussels, Alain Heureux et Michel Culot (patrons respectifs de Brussels Creative et de VO), ont déjà l’édition 2020 en vue. En espérant pouvoir faire grandir l’événement grâce à de nouveaux soutiens publics et privés. « Nous avons démontré qu’un mouvement ‘Maker’ existe chez nous et ne demande qu’à se développer au service de la survie de notre belle planète. Cette survie commence aussi par l’adoption de nouveaux comportements quotidiens, y compris par rapport aux biens et objets. Recycler, réparer, consommer et acheter autrement, ou fabriquer intelligent, cela s’apprend, insiste Alain Heureux. Cette nouvelle culture en évolution doit infuser chez les jeunes. Cette année, on s’est focalisé sur les classes primaires. L’an prochain, on mettra aussi l’effort sur les jeunes du secondaire. »

Rendez-vous est pris pour l’édition 2020, sans doute au début de l’automne, pour s’imprégner de toujours plus de créativité et d’innovation à valeurs citoyennes ajoutées.