Event management

Oct 14, 2025, 3:31
Interviews 25 ans d’Experience (partie 14)

Interviews 25 ans d’Experience (partie 14)

30 septembre 2025

Dans le 125ème numéro d’Experience Magazine, nous avions donné la parole à une série de professionnels événementiels qui – à l’occasion de notre 25ème anniversaire – avaient partagé avec nous leur regard sur le passé, le présent et l’avenir du secteur. Comme l’événementiel compte encore une foule d’autres personnalités captivantes, nous poursuivons cette série de mini-interviews pendant le reste de notre année anniversaire… Aujourd’hui dans la quatorzième partie : Sander Heyns de chez Adamant Events, Steven Martin de chez ArchitectofEMOTION  et Tom Bellens de chez MediaMixer.

Sander Heyns, administrateur délégué d’Adamant Events

Quelles sont les principales tendances montantes dans le secteur événementiel pour les prochaines années ?

“Pour moi, l'une des principales tendances dans le secteur événementiel, c’est la concentration à 100 % sur l’expérience, le ressenti. Avant, le volet culinaire était le point d’orgue absolu, avec des émulsions, des crèmes des mousses... aujourd’hui, c’est toujours important - il faut que ça soit bon - mais moins. Tant que le facteur d’expérience est suffisamment élevé pour le reste de l’événement.”

Quel est l’événement le plus mémorable sur lequel vous avez travaillé et pourquoi ?

“Chez ADAMANT, c’est le huitième anniversaire de LOOP EARPLUGS qui me vient à l’esprit, pour lequel nous avons élaboré une expérience extraterrestre sur le thème ‘TO INFINITY AND BEYOND’. Les invités accédaient au site via des rideaux-laser, les cocktails provenaient de comètes, les amuse-gueules étaient en forme d’aliens, les repas étaient imprimés en 3D et c’est un bras robotique qui préparait les cocktails. Et en cerise sur le gâteau, nous avions les seuls et uniques ‘Daft Punk’ sur scène J.”

Steven Martin, administrateur délégué d’ArchitectofEMOTION

Quelle est la plus grande différence entre le secteur événementiel maintenant et il y a 25 ans ?

“Le changement majeur que je note, outre tout ce qui a déjà été cité, ce sont les gens. J’ai vu des stagiaires devenir administrateurs délégués, directeurs, freelances... Et ça me remplit de fierté. Le nombre de talents que j’ai pu inspirer à leurs débuts et qui sont maintenant de grands noms est impressionnant. Lorsque ma génération a commencé – la deuxième en Belgique – nous apprenions le métier sur le terrain : charger, décharger, assembler, peindre les décors... Il n’y avait que très peu de formations, et elles n’étaient pas vraiment en adéquation avec la pratique. Plus tard, les formations sont arrivées, mais souvent trop théoriques et déconnectés de la réalité. Depuis, le secteur a évolué, avec une kyrielle de spécialisations et une jeune génération qui nous forme – nous, les « vieux routiers » – aux événements pop-up, aux médias sociaux et aux applications. Ils amènent de nouvelles perspectives, nous l’expérience pratique. Cette association d’anciens et de nouveaux talents enthousiastes : je suis convaincu qu’elle peut faire la différence. So guys and girls, call me !”

Quels sont les principaux défis du secteur pour la décennie à venir ? 

L’enjeu reste le même : rester pertinent en continuant à apprendre, à se spécialiser et ne pas reculer devant l’inconnu et les nouvelles innovations. Les clients comptent sur cet état d’esprit. D’autre part, la Covid nous a appris avec quelle rapidité on peut nous pousser à l’arrière-plan. D’un coup, nous étions superflus, des profiteurs, même, selon certains. Ça a été le plus brutal : mal connus, mal aimés et vite catalogués. Le grand public apprécie notre travail, mais nous, les dames et messieurs en noir, faisons si bien notre travail qu’ils ne nous voient pas. Regagner ce respect, obtenir cette valorisation et cette identité, représente, je pense, un enjeu majeur pour nous tous.”

Tom Bellens, CEO de MediaMixer

Quels sont les principaux défis du secteur pour la décennie à venir ?

“Préserver la pertinence humaine au cœur de l’accélération technologique. Les organisations ont besoin d’ancrage, de repères au sein d'un monde de plus en plus complexe. Dans ce contexte, encourager les rencontres live est essentiel. Les gens ne peuvent vraiment dialoguer et se positionner par rapport à d’autres opinions que lorsqu’ils se rencontrent physiquement. Les contacts en ligne ne sont pas véritablement une alternative. Une bonne discussion dans la vraie vie aide à nuancer les certitudes et forge l’empathie. Les événements ne sont pas une fin en soi, mais un moyen puissant de convertir une stratégie en émotion et en connexion. Le contenu reste crucial, tout comme la sécurité – non pas comme un frein, mais pour renforcer la qualité. La communication sous forme d’événements doit rassembler et protéger.”

Comment l'organisation interne d’une agence événementielle a-t-elle évolué sur les 25 dernières années ?

“Aujourd’hui, une agence est bien plus qu’une caisse de résonance créative. Une agence solide est à la fois généraliste et spécialiste : elle aide à définir les lignes stratégiques et excelle dans l’exécution. Chez MediaMixer, nous combinons cette approche senior avec des technologies comme l’IA pour rationaliser et simplifier les processus entourant un contenu complexe. Grâce à notre certification ISO 45001, nos efforts en matière de sécurité sont tangibles et mesurables. Nous gardons délibérément la régie de nos tâches de base en interne, notamment via notre propre studio et notre propre rédaction, mais aussi grâce à la fusion avec The Fat Lady pour former North by Northwest. Nous constituons désormais un groupe de contenu indépendant et intégré qui inspire et montre la voie dans un monde en évolution rapide.”