3.000 bénévoles collectent 3,7 tonnes de déchets lors de la 15ⁱème édition de l’Eneco Clean Beach Cup
26 mars 2024Fidèles à une belle tradition, des milliers de bénévoles profitent du premier jour de printemps pour rallier la côte belge et y nettoyer les plages à l’occasion de l’Eneco Clean Beach Cup. Cette action de grande envergure en est à sa 15ième édition et a choisi cette année le club de surf Windekind à Coxyde comme camp de base. Pas moins de 3.000 ‘beach lovers’ – dont Ozark Henry – ont bravé le vent du large et ont récolté en une après-midi quelque 3,7 tonnes de déchets, essentiellement en plastique.
« Chaque barquette ou bouteille en plastique que nous ramassons est un déchet de trop, bien sûr, mais ce grand nettoyage des plages est un moment ultra-réconfortant », souligne Sven Fransen, surfeur et cheville ouvrière de cette action. « Le fait que, après 15 ans, nous parvenions à mobiliser autant de bénévoles pour une après-midi à la fois utile et conviviale, cela me fait chaud au cœur. » C’est le club Side Shore Surfers (La Panne) qui a mobiliser le plus de bénévoles aujourd’hui et qui a donc gagné le Cup.
Au travers de cette initiative annuelle, l’Eneco Clean Beach Cup souhaite faire comprendre aux Belges qu’ils détiennent une des clés de la solution aux déchets sauvages. Günther Vanbleu, qui pratique encore la pêche de la crevette à cheval, martèle ce message à longueur d’année aux touristes et aux écoliers : « Je leur montre les monceaux de détritus que nous récoltons dans nos filets. Ils n’en croient pas leurs yeux. Cela fait des années que je pratique la pêche à cheval, mais je remarque depuis quelque temps que les enfants et les ados sont beaucoup plus respectueux de l’environnement qu’avant. Tant mieux. »
Une promenade revigorante sur la plage ET un grand nettoyage de printemps, voilà le win-win proposé pour la 15e fois aux 3.000 bénévoles qui ont rallié la côte belge ce dimanche. Familles, mouvements de jeunesse, groupes d’amis ou de collègues, associations et clubs sportifs se sont retroussé les manches pour rendre au littoral belge toute sa splendeur naturelle en ce début de saison.
« Pas moins de 2.100 bénévoles se sont préinscrits. Aujourd'hui, nous en avons accueilli 900 de plus. Dépourvues de 3,7 tonnes de déchets, les plages de la côte belge sont à nouveau impeccables. Mais surtout, tous les participants ont passé un moment chaleureux et réconfortant. Oui, c’est vrai, je suis fier, mais surtout reconnaissant. En 2009, quand j’ai lancé cette initiative, je n’aurais jamais cru qu’elle prendrait une telle ampleur. Cette édition est encore plus spéciale, car le club de surf que je gère, ici à Coxyde, a été choisi comme camp de base de l’Eneco Clean Beach Cup. Jouer ainsi à domicile, si vous me permettez l’expression, avec tant de visages connus autour de moi, c’est très, très spécial », confesse Sven Fransen.
Nous n’en avons pas toujours conscience, mais les déchets sauvages et les détritus en plastique de tout le pays aboutissent dans la mer par diverses voies.
« À chaque lavage d’un vêtement en polyester, par exemple, 600 microparticules de plastique aboutissent dans l’eau d’essorage », explique Jana Asselmans, professeure en biotechnologie marine, dans l’Education Dome. « Nous ne réfléchissons pas assez aux conséquences d’une telle pollution, même si ces particules ne se retrouvent pas sur nos plages. Les micro-organismes marins sont des éléments cruciaux de la préparation de certains médicaments, par exemple. En d’autres termes, le problème des plastiques est le problème de tous. »
Les plus grands déchets et détritus de plastique s’échouent sur les plages. En moyenne, on dénombre 137 détritus par 100 mètres de plage. Les surfeurs y sont confrontés au quotidien, mais aussi les pêcheurs à cheval, un mode de pêche classé depuis peu comme héritage culturel. Une vraie menace pour les humains et pour les animaux.
« Je ramasse tous les gros déchets en plastique échoués sur l’estran, mais ce qui me préoccupe surtout, c’est ce qui reste dans la mer. Les crustacés et les crevettes, qui sont les éboueurs des mers, mangent les poissons tués par l’ingestion de plastique. En fin de chaîne, ce sont les humains qui finissent par absorber tous ces détritus », déplore Günther Vanbleu, le pêcheur de crevettes.
Les participants ont non seulement vu les pêcheurs à cheval à l’œuvre, mais ont aussi assisté à de multiples autres activités : échantillonage de déchets, schtroumpfs trieurs, sirènes, showkites… Musicien Piet Goddaer, alias Ozark Henry (qui est né à Coxyde) est également venu nettoyer. Spécialement pour l’Eneco Clean Beach Cup, il a composé une chanson promotionnelle dans laquelle il exhorte ses fans à ne pas abandonner leurs déchets dans la nature, mais à les trier correctement.
Ce message, le bénévole Thomas De Wiseplaere (35 ans) l’a compris depuis longtemps. Passionné de kite et de surf, il participe avec enthousiasme à l’Eneco Clean Beach Cup depuis 15 ans, et depuis peu avec son fils Mathis (6 ans).
« On n’est jamais trop jeune pour s’y mettre. Toutes les deux semaines, nous partons à la chasse aux déchets sauvages. Au point que cela devient un réflexe : même quand nous ne sommes pas en ‘mission antidéchets’, Mathis ramasse les plastiques et détritus qui traînent. Les enseignants et d’autres parents disent que c’est sale et qu’il ne faut pas y toucher, mais ce n’est pas le bon raisonnement. Ce qui est sale, c’est de laisser ces déchets en rue ou sur la plage », affirme Thomas.