L’ADN du succès: la passion, l’esprit d’entrepreneur et le travail…
15 décembre 2023Bien connu en région liégeoise et au-delà pour ses activités dans le domaine des stations-services, carwashes , shops et épiceries fines, ainsi que pour sa collection d’art contemporain, le groupe Uhoda s’est aussi plus récemment diversifié dans le domaine de l’immobilier. Cependant, c’est grâce à sa composante événementielle que le groupe Uhoda Passion Services a réussi à gagner ses galons à l’international. Liégeois pur jus, Stéphan Uhoda revient, à travers nos questions ci-après, sur cette success-story événementielle qui s’est enclenchée il y a tout juste 35 ans...
Entrepreneur, commerçant et collectionneur d’art, Stéphan Uhoda fait aujourd’hui prospérer ‘l’affaire familiale’ dont son père lui a confié les rênes en 1983… "Arrivé à Liège dans les années ’30, mon père a acquis la station-service Kennedy en plein centre de ma ville de cœur, Liège. D’autres stations ont alors suivi, puis des shops, carwashes, parkings… Après avoir revendu une grande parties des stations au groupe Q8 – sauf notre station iconique Kennedy –, nos activités se sont diversifiées avec la promotion immobilière et, plus récemment, le lancement d’épiceries fines, prolongement haut de gamme des shops d’antan. Tout cela parallèlement à nos activités événementielles."
Premiers pas à l’international avec Cecoforma
Justement, comment avez-vous atterri dans l’événementiel?
Stéphan Uhoda : "Fin des année ‘80, j'ai racheté la société Cecoforma, qui était en grande difficulté et appartenait alors à la Région Wallonne. Son activité consistait à exporter le savoir-faire de cette dernière en matière de formation professionnelle dans les pays émergents – Cecoforma étant la contraction de ‘centre de coopération et de formation’. Nous avons, à la reprise, dû finaliser un très gros contrat de vente d'équipements pour écoles professionnelles en Algérie. Celui-ci allait marquer le début de nos activités à l'international et, quelque part aussi, jeter les bases de nos futures activités événementielles."
Fort de votre expérience avec l’Algérie, qu’est-ce qui vous a poussé à démarcher la Commission européenne?
"En 2000, je me suis dit: c'est un peu dommage, nous sommes une société belge et nous avons la Commission européenne à Bruxelles… Ne pourrions-nous pas essayer de travailler avec et pour elle? Très vite, nous avons constaté qu'il y avait une niche à prendre dans ‘l'événementiel à la Commission européenne’, c’est-à-dire dire l'organisation de conférences et workshops, mais aussi l'organisation, dans le monde entier, de la représentation de la Commission à de grands événements tels que par exemple les festivals de cinéma. Les petits contrats en ont appelé de plus gros et Cecoforma n’a jamais cessé de se développer et grandir. Cette activité B2P ou business-to-public, dont le siège opérationnel est situé rue de la Loi à Bruxelles, est devenue une spécialité du groupe et un des piliers de notre activité événementielle. Notre mission est notamment d’organiser la visibilité de la Commission Européenne dans les actions qu’elle mène."
La fondation de Folks
Il y a eu d’autres acquisitions ou fusions, n’est-ce pas?
"En effet, j’ai aussi eu l'occasion de racheter la société INS (Instant New Services), une société de ‘content’ elle aussi largement alimentée par la Commission européenne. Depuis ses bureaux à l’International Press Center en face du Berlaymont, elle donne notamment de la visibilité aux déplacements des commissaires européens à l'étranger en fournissant journalistes et assistance technique mais INS accueille aussi dans ses bureaux de nombreux correspondants de presse étrangers."
"Enfin, en 2022, nous avons créé Folks, la fusion des agences Dynamic Events et Seauton International, toutes deux propriétés du Groupe Uhoda depuis respectivement 2016 et 2020. Si la première, fondée en 1991 à Liège, était principalement orientée événements B2B, B2C et communication, la seconde, fondée à Louvain en 1998, était davantage spécialisée dans le corporate travel. Les deux étaient dès lors très complémentaires. La fusion visait à créer une plus grande dynamique et cumuler les expériences des deux entités. Ces 55 années d'expérience cumulée font précisément la force de Folks. Basée rue Pelletier à Bruxelles mais aussi à Liège et à Leuven, l’agence compte aujourd’hui une centaine de clients et organise de multiples événements internationaux pour des entreprises au secteur varié. A titre d’exemples: le forum Kenshiki et lancements de nouveaux modèles pour Toyota Europe, le CPC Meeting Worldwide d’AB inBev, la guest-house pour les clients d’EVS aux prochains JO de Paris, etc."
« L’événementiel est imprévisible. C'est vraiment du sur-mesure à chaque fois. »
Le retail, l'événementiel et l’art
Quels sont les points communs et différences entre entreprendre dans le secteur du retail et entreprendre dans l'événementiel et la communication?
"Le point commun, c’est qu’il est impossible de réussir et développer un tel business au niveau national et international sans la passion et l'esprit d'entrepreneur. Mais il y a aussi dans la méthode, de la part de nos équipes, un travail intense sans lequel nous ne pourrions atteindre les résultats attendus par nos clients. Mais le travail dans le sens positif du terme, c'est-à-dire prendre du plaisir et s'épanouir, rencontrer des gens, rencontrer des problèmes et essayer de les solutionner en équipe, avec les collaborateurs et les clients au besoin. Bref, un peu tout ce qui fait l'ADN d'une boîte qui fonctionne et qui grandit. Quant aux différences, si notre premier métier – les services automobiles – est un métier répétitif et prévisible – même s’il faut certes être créatif dans la qualité de service que vous offrez –, l’événementiel est par contre imprévisible. C'est vraiment du sur-mesure à chaque fois. Cela requiert une créativité évolutive de tous les instants. Et, si possible, d’être toujours un peu en avance sur son temps ou, du moins, d’avoir une veille permanente sur les nouvelles tendances du marché et les attentes de nos clients."
Vous êtes un grand amateur et collectionneur d’art. Y a-t-il des points de convergences entre l’art et les événements?
"L’art est transversal à toutes mes activités. Il permet une communication et un partage que les titres en bourse ne permettent pas. On peut partager une œuvre d'art et le fait de réagir entres personnes à une œuvre d'art, d’en partager les émotions crée du lien. Outre notre collection ouverte au public, nous nourrissons un véritable intérêt pour la culture en général, comme en témoignent nos aides au Théâtre et à l’Opéra de Liège, ou plus récemment la mise en œuvre du travail in situ de Daniel Buren sur la gare de Santiago Calatrava à Liège Guillemins. La culture est une valeur forte qui représente les racines d'une société…", conclut Stéphan Uhoda.